Dyspareunie chez la femme
<table id="refer1" border="1" cellpadding="5"><caption>Tableau 1 - Messages clés</caption><tbody><tr><td style="background-color: #ffe436; text-align: center;" colspan="2"><strong>Messages clés</strong></td></tr><tr><td colspan="2"><ul><li>Définition : douleurs génitales associées à un rapport sexuel.</li><li>Très fréquentes : 10-20 % des femmes sont concernées. Plus rarement observées chez l'homme.</li><li>Retentissement fréquent sur le couple et l'image de soi.</li><li>Causes organiques et psychogènes souvent intriquées. La prise en charge est le plus souvent multidisciplinaire : organique, psychologique et sexologique.</li><li>Symptôme parfois "utilisé" pour masquer un autre problème moins facile à déclarer : manque de désir, conjugopathie, éducation sexuelle inadéquate... </li></ul></td></tr></tbody></table><p> </p><table id="refer2" border="1" cellpadding="5"><caption>Tableau 2 - Démarche diagnostique</caption><tbody><tr><th colspan="2">Clinique</th></tr><tr><td colspan="2"><ul><li>Chronologie :<ul><li>primaire (dès les premiers rapports) ou secondaires (faisant suite à une période de rapports sans douleurs),</li><li>évolution aiguë ou chronique,</li><li>survenant dès le début du rapport, pendant la rapport et/ou après le rapport,</li><li>douleurs à chaque rapport ou épisodiques,</li><li>facteurs déclenchants.</li></ul></li><li>Siège :<ul><li>dyspareunie d'intromission : douleur superficielle (vulvaire, vestibulaire),</li><li>dypareunie profonde : douleurs pelviennes localisée ou généralisée.</li></ul></li><li>Mode de déclenchement : contact, mouvements, positions.</li><li>Intensité, retentissement sur la vie affective et sexuelle.</li><li>Chronologie : début (intromission), pendant ou après le rapport.</li><li>Durée : douleurs intermittentes ou permanentes.</li><li>Signes associés : dysménorrhés, défaut de lubrification, troubles urinaires ou digestifs.</li><li>Antécédents de violences notamment conjugales ou sexuelles, qualité de la relation, représentation inadéquate de l'anatomie...</li></ul></td></tr><tr><th colspan="2">Examen</th></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Clinique</strong></td><td><ul><li>Examen gynécologique après explications adéquates et obtention du consentement : inspection vulvaire, pose de spéculum et toucher vaginal.</li><li>Recherche de ganglions inguinaux.</li><li>Examen abdominal.</li><li>Examen ostéo-articulaire et musculaire.</li><li>Examen neurologique.</li></ul></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Paraclinique</strong></td><td>Aucun examen n'est systématique, les examens complémentaires sont orientés par la clinique.</td></tr></tbody></table><p> </p><table id="refer3" border="1" cellpadding="5"><caption>Tableau 3 - Principales étiologies</caption><tbody><tr><th colspan="2">Dyspareunies superficielles (d'intromission)</th></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Généralités</strong></td><td style="text-align: left;"><p>Siège :</p><ul><li>orifice du vagin (vestibule),</li><li>vulve +/- vagin.</li></ul></td></tr><tr><td id="refer3b" style="text-align: center;"><strong>Étiologies</strong></td><td style="text-align: left;"><ul><li>Défaut de lubrification.</li><li>Vulvo-vaginites infectieuses (voir <a href="/pathologies/vulvite-vaginite" target="_blank" rel="noopener">fiche</a>).</li><li>Vulvodynie (voir <a href="#refer3c">ci-après</a>).</li><li>Affections dermatologiques vulvaires : lichen scléreux ou plan, maladie de Bowen.</li><li>Iatrogénie : toilettes vaginales intempestives, utilisation de tampon, certains hypotenseurs et psychotropes, post radiothérapie ou hormonothérapie, contraception hormonale...</li><li>Carence œstrogénique (voir <a href="#refer3d">ci-après</a>) :<ul><li>ménopause (atrophie vulvaire),</li><li>insuffisance ovarienne.</li></ul></li><li>Post-partum (épisiotomie, déchirure) ou post-chirurgicale.</li><li>Excision.</li><li>Congénitales : cloisons vaginales, hypoplasie vaginale.</li><li>Urologique : cystite infectieuse (associée en général à des symptômes urinaires).</li><li>Névralgie pudendale :<ul><li>douleurs :<ul><li>périnéales chroniques (entre les organes génitaux et l'anus),</li><li>aggravées par la position assise, améliorées par la position debout ou sur le siège des toilettes,</li><li>pas de réveil nocturne par la douleur, pas de trouble de la sensibilité,</li></ul></li><li>confirmation du diagnostic et prise en charge de l'ordre du spécialiste.</li></ul></li><li>Psychologique : dépression, conjugopathie, traumatismes sexuels.</li></ul></td></tr><tr><th style="text-align: center;" colspan="2">Dyspareunies profondes</th></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Généralités</strong></td><td><ul><li>Douleur provoquée par les chocs (pénis, doigt, objet...) contre la paroi vaginale et/ou le col de l'utérus.</li><li>Liées le plus souvent à une pathologie abdomino-pelvienne.</li></ul></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Étiologies</strong></td><td><ul><li><strong>Endométriose</strong> : par atteinte des ligaments utéro-sacrés.</li><li>Pathologies utéro-ovariennes : fibrome utérin ou kyste ovarien, hypermobilité utérine du post-partum.</li><li>Infections génitales hautes (voir <a href="/pathologies/leucorrhees" target="_blank" rel="noopener">fiche</a>): salpingites, cervicites.</li><li>Pathologies digestives (à rechercher si symptômes digestifs associés) : <abbr data-tooltip="Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin">MICI</abbr>, troubles fonctionnels intestinaux...</li><li>Adhérences pelviennes (endométriosiques ou post-chirurgicales).</li><li><span style="font-weight: 400;">Malformations vaginales (cloisons, brides…).</span></li><li>Syndrome douloureux vésical (maladie inflammatoire chronique de la vessie associant des douleurs vésicales importantes et/ou des envies pressantes ou fréquentes d'uriner, voir <a href="/pathologies/douleurs-pelviennes-de-la-femme-hors-grossesse" target="_blank" rel="noopener">fiche Douleurs pelviennes de la femme</a>).</li><li>Fibromyalgie.</li><li>Syndrome de congestion pelvienne : douleurs surtout post-coïtales par stase veineuse (présence de varices pelviennes à l'échographie).</li></ul></td></tr><tr><th style="text-align: center;" colspan="2">Étiologies fréquentes</th></tr><tr><td id="refer3c" style="background-color: #bef2d3; text-align: center;" colspan="2"><strong>Vulvodynie</strong></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Clinique</strong></td><td><ul><li>Inconfort ou douleur vulvaire souvent décrit comme des brûlures +/- associées à d'autres manifestations (tiraillement, picotements...).</li><li>Peut concerner l'ensemble de la vulve ou seulement une partie : vestibule, plus rarement clitoris...</li><li>Douleurs pouvant être provoquées ou spontanées (souvent pour une stimulation minime = allodynie), majorées par la position assise.</li><li>Frottement des vêtements désagréable.</li><li>Dyspareunie à l'intromission.</li><li>En général pas de réveil nocturne.</li><li>Examen clinique par ailleurs normal, les érythèmes autour des orifices des glandes de Bartholin et les papillomatoses vulvaires physiologiques ne sont pas responsables des douleurs.</li><li>Possiblement mais non obligatoirement associé à un syndrome anxio-dépressif et/ou à des troubles somatoformes (voir <a href="/pathologies/troubles-somatoformes" target="_blank" rel="noopener">fiche</a>).</li><li>Éliminer une névralgie pudendale et un syndrome douloureux vésical (voir <a href="#refer3b">ci-avant</a>).</li></ul></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Paraclinique</strong></td><td><p>Le diagnostic est clinique. En fonction des constations à l'examen peuvent s'envisager :</p><ul><li>un prélèvement vaginal (<a href="/ordonnances-types/vulvodynie-prelevement-vaginal" target="_blank" rel="noopener">ordonnance</a>) : en général normal,</li><li>une biopsie de lésions éventuelles.</li></ul></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Principes de prise en charge</strong></td><td><ul><li>Prise en charge le plus souvent longue et complexe.</li><li>Nécessité d'une écoute empathique et de soutien.</li><li>Nommer le diagnostic et reconnaître l'existence de la douleur.</li><li><abbr data-tooltip="Règles hygiéno-diététiques">RHD</abbr> (faible niveau de preuve) : arrêt du tabac, alimentation équilibré, régularisation du sommei (voir <a href="/pathologies/troubles-sommeil" target="_blank" rel="noopener">fiche</a>).</li><li>Faible niveau de preuve des traitements proposés.</li><li>Pluridisciplinaire :<ul><li>éducation : <ul><li>vêtements amples,</li><li>proscrire les irritants locaux (lingettes, parfum...),</li><li>savon neutre,</li></ul></li><li>lubrifiant non irritant lors des rapports +/- pommade anesthésique 20 minutes avant les rapports (<a href="/ordonnances-types/vulvodynie-pommade-anesthesiante" target="_blank" rel="noopener">ordonnance</a>),</li><li>traitement de la douleur : amitriptyline en 1<sup>re</sup> intention (efficacité non démontrée, intérêt très discutable) :<ul><li>débuter à 5 mg/j (<a href="/ordonnances-types/vulvodynie-amitriptyline" target="_blank" rel="noopener">ordonnance</a>),</li><li>si insuffisant : augmentation de 5 mg/j toutes les 2 semaines sans dépasser 60 mg/j,</li><li>durée initiale de 6 mois puis baisse progressive,</li><li><strong>à éviter chez le sujet âgé,</strong></li><li>bilan préthérapeutique :<ul><li><strong><abbr data-tooltip="Électrocardiogramme">ECG</abbr></strong>,</li><li>+/- créatinine, bilan hépatique (<a href="/ordonnances-types/douleurs-neuropathiques-adulte-bilan-pre-antidepresseurs" target="_blank" rel="noopener">ordonnance</a>),</li><li>+/- bilan ophtalmologique,</li></ul></li><li>pour favoriser l'observance : expliquer que l'on donne l'amitriptyline pour traiter la douleur et non une dépression,</li></ul></li><li><strong>rééducation (<a href="/ordonnances-types/vulvodynie-reeducation-perineale" target="_blank" rel="noopener">ordonnance</a>) :</strong><br /><ul><li>rééducation périnéale avec biofeedback,</li><li>par un thérapeute spécialisé dans la pathologie vulvaire (<a href="/liens-utiles/kinesitherapeutes-reeducation-pelvis-perinee" target="_blank" rel="noopener">annuaire des kinésithérapeutes spécialisés dans la rééducation périnéale</a>),</li></ul></li><li>rrise en charge psychologique <strong>(<abbr data-tooltip="Thérapie Cognitive Comportementale">TCC</abbr>)</strong>, <strong>pleine conscience</strong>,<strong> </strong> et sexothérapeutique : prise en charge du couple le cas échéant,</li><li>traitement des facteurs aggravants : vulvovaginite (voir <a href="/pathologies/leucorrhees" target="_blank" rel="noopener">fiche</a>), atrophie vaginale (voir <a href="/pathologies/menopause" target="_blank" rel="noopener">fiche</a>), trouble anxio-dépressif,</li><li>+/- chirurgie (ablation de la zone douloureuse) en dernier recours si échec des mesures précédentes.</li></ul></li><li>Évolution : prolongée mais favorable dans 60 %-80 % des cas.</li></ul></td></tr><tr><td id="refer3d" style="background-color: #bef2d3; text-align: center;" colspan="2"><strong>Atrophie vaginale</strong></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Clinique</strong></td><td><ul><li>Contexte de carence œstrogénique (dont ménopause).</li><li>Vagin pouvant être macroscopiquement normal initialement, puis devenant plus pâle, sec, fin et moins élastique.</li></ul></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Prise en charge</strong></td><td><ul><li>1<sup>re</sup> intention :<ul><li>crèmes hydratantes vaginales (non remboursées),</li><li>lubrifants pendant les rapports (non remboursés).</li></ul></li><li>2<sup>e</sup> intention : traitement hormonal de la ménopause, de préférence en topique en cas de sécheresse vaginale isolée (voir fiche <a href="/pathologies/menopause" target="_blank" rel="noopener">Ménopause</a>).</li><li>3<sup>e</sup> intention : avis spécialisé.</li></ul></td></tr><tr><td style="background-color: #bef2d3; text-align: center;" colspan="2"><strong>Vaginisme</strong></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Clinique</strong></td><td><ul><li>Contraction involontaire des muscles du périnée pouvant empêcher une pénétration vaginale.</li><li>Le plus souvent primaire (survenant dès les premiers rapports), d'origine souvent psychogène :<ul><li>angoisse de la pénétration souvent au 1<sup>er</sup> plan,</li><li>l'examen gynécologique est parfois possible dans des conditions proches de la normale,</li><li>rechercher une cause : éducation sexuelle/information sur la sexualité inadéquate (+/- culpabilisante) ou insuffisante, traumatismes sexuels, obstétricaux ou urologiques.</li></ul></li><li>Plus rarement secondaire (survenant après une période de rapports normaux) compliquant à une autre cause de dyspareunie. Dans ce cas également, une participation psychogène aggravant le trouble est à rechercher.</li></ul></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Principes de prise en charge</strong></td><td><ul><li>Prise en charge le plus souvent longue et complexe.</li><li>Nécessité d'une écoute empathique et de soutien.</li><li>Faible niveau de preuve des traitements proposés.</li><li>Nécessité d'une prise en charge multidisciplinaire :<ul><li>prise en charge étiologique en cas de vaginisme secondaire à une cause organique identifiée,</li><li>prise en charge psychologique et sexothérapeutique: prise en charge du couple le cas échéant,</li><li>rééducation périnéale (<a href="/ordonnances-types/vaginisme-reeducation-perineale" target="_blank" rel="noopener">ordonnance</a>), par un thérapeute spécialisé (<a href="/liens-utiles/kinesitherapeutes-reeducation-pelvis-perinee" target="_blank" rel="noopener">annuaire des kinésithérapeutes spécialisés dans la rééducation périnéale</a>).</li></ul></li></ul></td></tr><tr><td style="background-color: #bef2d3; text-align: center;" colspan="2"><strong>Dyspareunies du post-partum</strong></td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Clinique</strong></td><td>Évaluation de la cicatrisation périnéale, palpation d’une zone électivement douloureuse</td></tr><tr><td style="text-align: center;"><strong>Prise en charge</strong></td><td><ul><li>1<sup>re</sup> intention (<a href="/ordonnances-types/dyspareunie-du-post-partum-creme-hydratante-et-lubrifiant" target="_blank" rel="noopener">ordonnance</a>) :<ul><li>crèmes hydratantes vaginales (non remboursées),</li><li>lubrifants pendant les rapports (non remboursés).</li></ul></li><li>Pas de preuve de l'efficacité de la rééducation périnéale. En cas de douleurs persistantes à distance de l'accouchement : avis spécialisé.</li></ul></td></tr></tbody></table>
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